Il convient de distinguer deux apports pour vos oliviers :

• les amendements du sol qui interviennent sur la structure et l'acidité des sols,
• les engrais qui apportent des éléments nutritifs dont le végétal a besoin.

Les amendements contiennent, en petites quantités, des engrais. Traditionnellement, les agronomes distinguent trois éléments chimiques dont la plante a besoin et qui sont apportés dans ou sur le sol  et qui subissent une transformation par les différents microorganismes. On distingue :

• l'azote (N : un des composants de l'air atmosphérique),
• le phosphore (P : contenu dans les gisement de sables potassiques du maroc et du Sénégal)
• la potasse (K : contenu dans des substances d'origine "naturelle" comme les sels de potasse
• des oligo-éléments en faibles quantités.

Le trio NPK est présent dans la plupart des engrais dits équilibrés qui se trouvent dans nos jardineries.

L'olivier a besoin de beaucoup d'azote mais l'oléiculteur doit agit aver précaution car un excès d'azote ptut avoir des conséquences graves :

attaque du champignon de la verticilliose (Verticillium dahliae) qui pénêtre par les racines,

lessivage de l'azone excédentaire par les eaux de pluie et contamination des nappes d'eau potable par les nitrates et leur produit de dégradation, les nitrites.

Traditionnellement, les produits commerciaux utilisés sont  

• le sulfate d'ammoniaque (activateur de compost) composé de soufre et de l'ammonium ; c'est un produit obtenu par synthèse chimique ;
• le nitrate d'ammoniaque ou d'ammonium, connu sous le nom d'ammonitre, composé d'azote et d'ammonium, l'engrais le plus riche en azote (azote nitrique et azote ammoniacal) ;
• le phosphate d'ammoniaque, composé de phosphore et d'ammonium (composé de synthèse chimique) ; le "bleu" ou 12-12-17, mélange de sels divers (12 % d'azote (N) , 7.0 % d'azote ammoniacal, 12 % d'anhybride phosphorique (P2O5)  et 17 % d'oxyde de potassium (K2O) ) vendu sous différentes appellations commerciales.

La fertilisation du sol peut être complètée par une fertilisation folaire de substances pulvérisées sur les feuilles et directement absorbées par celles-ci : c'est la fertilisation foliaire. A la bas du produit, il y a de l'urée (substance azotée) et des oligo-éléments bore, fer ou zinc :

• engrais foliaire bore,
• engrais foliaire fer,
• engrais foliaire zinc.

Le schéma de fertilisation commence :

• au début mars avec un apport de fumiers compostés (cheval, bovins ou ovins) ; traditionnellement, le "migou" ou fumier de bergerie d'hiver a la faveur des oléiculteurs. S'adresser à la coopérative pour avoir des fournisseurs. La dose est d'un ou deux seaux sous la couronne de l'arbre, dans une tranchée circulaire.
• en avril, avant floraison, engrais foliaire bore (17% d'azote et 4% de bore), dose 6 kg/ha, ou 500 g d'engrais sol ammonitre (sur jeunes oliviers, remplacer l'ammonitre par le phosphate d'ammoniaque, le phosphore favorisant l'enracinement),
• en mai, olivier en boutons floraux, engrais foliaire spécial zinc (17% d'azote, 8% magnésie, 2% de zinc), 6 kg/ha, ou au sol 500 de 12-12-17 (engrais bleu),
• en juin, fruits formés, engrais folaire (14% azote et 24 % de phospore), 6 kg et/ou au sol 500 g d'ammonitre ;
• en septembre, après les premières pluies, 500 g d'ammonitre épandus à la volée, sous la couronne de l'arbre.

Il est vivement recommandé de planter au printemps des plantes constituant un engrais vert comme la Phacélie, le trèfle, le les haricos, le soja,le sainfoin, la luzerne ... et de maintenir, sur les bordures de l'oliveraie des bandes florales, surtout si vous envisagez de passer à l'oléiculture biologique.  

L'enherbement permanent, contrairement à une croyance répandue, ne concurrence pas les racines de l'olivier et facilite la vie bactérienne et animale (vers de terre) du sol. Il y a deux types d'enherbement permanent ;

• La totalité du verger,
• Un cercle de terre désherbée sous la couronne de l'olivier.

L'herbe est tondue ras au fil nylon ou au gyrobroyeur, le résultat du broyage (mulching) est laissé en place.  

Un excellent amendement consiste à broyer les bois de taille, à laisser composter un peu puis à répandre sur le sol, en couronne autour de l'arbre. De même, un autre retour de matière dans l'oliveraie est constitué par un apport de grignons d'huilerie au pied des arbres.  Tous les trois ans (d'après André Martre), il est fortement recommandé de faire un apport important de matière organique autour du tronc : 5 kg de fumier de cheval par m2 soit 100 kg par olivier de 6 m de diamètre de frondaison soit 28 tonnes:ha. Bon courage !