Biodiversité - Les plantes utiles dans l'Oliveraie
Une oliveraie au sol nu, net et propre, débarrassé de toutes ses mauvaises herbes, au sol cuit et recuit par le soleil d'été, un propriétaire heureux qui traite systèmatiquement ses olives tous les 21 jours jusqu'au 30 septembre !
Le bilan écologique est catastrophique, le bilan économique aussi car les pesticides sont de plus en plus chers et nocifs pour l'environnement !
La biodiversité des variétés d'oliviers pour leur meilleure pollinisation s'accompagne aussi de la biodiversité de ce qui pousse sur le sol des oliveraies : le cortège des mauvaises herbes réhabilitées. Les récentes recherches des scientifiques qui se sont penchés sur l'agriculture biologique commencent à être connues et diffusées. Dans tout le bassin méditerranéen, on sait maintenant qu'il faut réintroduire des pratiques culturales différentes : enherbement permanent et tonte des herbes sous les oliviers plutôt que le désherbage chimique, introduction de plantes relais dans les bordures des oliveraies (inules, câpriers, asperges sauvages, chardons, lentisques, cistes, ...)
Ces "mauvaises herbes" sont précieuses pour abriter de redoutables "hyperparasites" (ou paraistoïdes) qui dévorent les larves des ravageurs de l'olivier et abritent les oiseaux, autres auxiliaires précieux.
Pour vous en convaincre, consultez la présentation en cliquant sur ce lien.
Biodiversité - Le mélange de variétés d'olivier
Nous sommes en Languedoc-Roussillon et plus particulièrement dans l'Hérault. La Coopérative de Pignan reconnait jusqu'à six variétés d'Olives différentes en vue de la production d'huiles variétales,
Les variétés apportées hors des dates sont acceptées en vue de la production d'huile "Toutes variétés". Les variété reconnues et dans leur période de réception servent à produire des "crus" ou huiles variétales dont la plus célébre est l'huile de Rougette de Pignan. La gestion de ces sept lots d'huiles différentes ne va pas sans poser des problèmes.
Une telle diversité est elle bien nécessaire ?
Traditionnellement, les variété de l'Hérault sont la Lucques et l'Olivière, auxquelles se sont ajoutées la Picholine.
Des variétés sont "apparues" ou ont été découvertes et le livre "La Route de l'Olivier en vallée d'Hérault en a fait un inventaire assez exhaustif (pages-30-31). Entre les variétés locales et les variété importées qui on réussi, l'oléiculteur a l'embarras du choix.
Au moment où abondent des tentatives de convertir la culture en culture intensive à ramassage mécanisé, faut-il des vergers à biodiversité ? La réponse est oui. Si on considére que des variété comme la Picholine sont dites "autofertiles", on note aussi que les anciens ajoutaient toujours à leurs vergers de Picholines des variétés comme la Verdale de l'Hérault reconnue comme un pollinisateur de Picholines.
Le livre "Identification et caractèrisation des variétés d'oliviers cultivées en France" est intéressant à lire sous cet angle : la biodiversité. On découvre ainsi que la Picholine peut être pollinisée par la Manzanille, l'Aglandau, la Bouteillan et la Verdale de l'Hérault. On découvre aussi que la Verdale de l'Hérault accepte les pollens de la Picholine, de la Grossane, de la Corniale et de l'Arbéquine. On y apprend aussi que la Lucques est bien connue pour être autostérile (pollen non fonctionnel) mais aussi l'Olivière ! Cete dernière accepte le pollen de la Picholine, du Cayon et de l'Arbéquine. Le Cailletier pourrait polliniser l'Aglandau et lui donner son pollen. Les rendements en fruits seraient alors meilleurs. Et ainsi de suite.
Une récente conférence de Mme Nathalie MOUTIER de l'INRA (Agropolis-Muséum, 25 juin 2008 dans le cadre des Conférences "Savoirs partagés") confirme ce qui a été écrit il y a plusieurs mois, sur ce site, dans cet article. La morale de cette histoire est que la monoculture exclusive ne se justifie pas en oléiculture. Le pollen des oliviers est transporté par le vent sur plus de 4 km sans perdre son pouvoir inséminateur mais qu'il vaut mieux ne pas compter sur celui des voisins. Quelques rameaux de pollinisateurs greffes sur les arbres au quatre coins d'une oliveraie ne font pas de mal, surtout aux espèces autostériles. Le mélange des variétés nous a valu en 2005 une médaille d' argent.
A méditer. ¿ Un buon calculaïre vaut deux foulaïre ? dit un proverbe occitan.