Biodiversité - Le mélange de variétés d'olivier

Nous sommes en Languedoc-Roussillon et plus particulièrement dans l'Hérault. La Coopérative de Pignan reconnait jusqu'à six variétés d'Olives différentes en vue de la production d'huiles variétales,

Les variétés apportées hors des dates sont acceptées en vue de la production d'huile "Toutes variétés". Les variété reconnues et dans leur période de réception servent à produire des "crus" ou huiles variétales dont la plus célébre est l'huile de Rougette de Pignan. La gestion de ces sept lots d'huiles différentes ne va pas sans poser des problèmes.

Une telle diversité est elle bien nécessaire ?  

Traditionnellement, les variété de l'Hérault sont la Lucques et l'Olivière, auxquelles se sont ajoutées la Picholine.

Des variétés sont "apparues" ou ont été découvertes et le livre "La Route de l'Olivier en vallée d'Hérault en a fait un inventaire assez exhaustif (pages-30-31). Entre les variétés locales et les variété importées qui on réussi, l'oléiculteur a l'embarras du choix.

Au moment où abondent des tentatives de convertir la culture en culture intensive à ramassage mécanisé, faut-il des vergers à biodiversité ?  La réponse est oui. Si on considére que des variété comme la Picholine sont dites "autofertiles", on note aussi que les anciens ajoutaient toujours à leurs vergers de Picholines des variétés comme la Verdale de l'Hérault reconnue comme un pollinisateur de Picholines.

Le livre "Identification et caractèrisation des variétés d'oliviers cultivées en France" est intéressant à lire sous cet angle : la biodiversité. On découvre ainsi que la Picholine peut être pollinisée par la Manzanille, l'Aglandau, la Bouteillan et la Verdale de l'Hérault. On découvre aussi que la Verdale de l'Hérault accepte les pollens de la Picholine, de la Grossane, de la Corniale et de l'Arbéquine. On y apprend aussi que la Lucques est bien connue pour être autostérile (pollen non fonctionnel) mais aussi l'Olivière ! Cete dernière accepte le pollen de la Picholine, du Cayon et de l'Arbéquine. Le Cailletier pourrait polliniser l'Aglandau et lui donner son pollen. Les rendements en fruits seraient alors meilleurs. Et ainsi de suite.  

Une récente conférence de Mme Nathalie MOUTIER de l'INRA (Agropolis-Muséum, 25 juin 2008 dans le cadre des Conférences  "Savoirs partagés") confirme ce qui a été écrit il y a plusieurs mois, sur ce site, dans cet article.  La morale de cette histoire est que la monoculture exclusive ne se justifie pas en oléiculture. Le pollen des oliviers est transporté par le vent sur plus de 4 km sans perdre son pouvoir inséminateur mais qu'il vaut mieux ne pas compter sur celui des voisins. Quelques rameaux de pollinisateurs greffes sur les arbres au quatre coins d'une oliveraie ne font pas de mal, surtout aux espèces autostériles.  Le mélange des variétés nous a valu en 2005 une médaille d' argent.    

A méditer.  ¿ Un buon calculaïre vaut deux foulaïre ? dit un proverbe occitan. 

Conseil du mois

Après avoir récolté vos olives, pensez à bécher et à apporter à vos oliviers un bon amendement organique et le meilleur de tous : le fumier bien décomposé.  Travaillez  la couronne de l'arbre, sans vous approcher à plus de 1,20 m du tronc pour ne pas blesser vos racines et ouvrir la voie à la verticillose.  En retournant le sol, vous allez déterrer les pupes de mouches qui se sont enfoncées à 8 cm et les mettre à découvert : le froid les tuera.